Le Christ est
ressuscité ! Il a traversé la mort, ce monde du silence et de
l’immobilité, que les hommes de tous temps cherchent à camoufler en l’éloignant
de la société des vivants, en l’enfermant dans des tombeaux. Il est
ressuscité : allons-nous reprendre notre vie comme avant, c’est à dire
comme s’il était mort, comme si rien ne s’était passé, comme si la belle
histoire était finie, tel un bon film de science-fiction au cinéma ?
Allons-nous repartir dubitatif, encore une fois comme Pierre pour
l’instant, qui ne voit rien en rentrant dans le tombeau, sinon un point
final à trois années intenses avec ce Jésus de Nazareth ? Ou bien
allons-nous commencer à croire, même sans voir, comme l’apôtre Jean qui court
plus vite que lui ?…
C’est l’amour qui nous
fait courir, et qui nous donne de croire que tout est possible pour Dieu, que
l’histoire commencée sur les bords du Jourdain avec le baptême de
Jean-Baptiste, poursuivie en Galilée et dans tout le pays des Juifs où tant de
pauvres, de pécheurs et de malades ont été guéris et relevés, que cette
histoire ne peut s’arrêter comme ça, bêtement, dans un trou. Le trou – le
tombeau – est bien là pourtant : le linceul est « resté
là », mais il n’y a plus rien à voir, le corps du bien-aimé n’est
plus présent, le linge qui avait recouvert sa tête est même « roulé
à part, à sa place », c’est à dire « comme il se
doit », rangé… Certainement donc, il faut tourner la page et
chercher ailleurs, mais avec la même flamme, le même amour qui animaient les
apôtres lorsqu’ils parcouraient villes et villages, envoyés par Jésus, annoncer
la Bonne Nouvelle de la vie du Royaume. Comme le Christ nous a aimés, nous sommes
invités à aimer comme Lui. Aimer, c’est préférer « être tenu pour
insensé et fou pour le Christ qui, le premier, a été tenu pour tel, que sage et
prudent dans ce monde. » Aimer, avec la résurrection, c’est aussi
revenir consoler ses proches, ceux-là mêmes qui ont renié, ne pas leur tenir
rigueur de leurs fautes, mais les choisir à nouveau, dans l’espérance que,
désormais, baptisés par la traversée de Pâques, ils ne s’appuieront plus sur
leurs propres forces, mais sur cet amour manifesté dans le pardon.
Joyeuses
Pâques!
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